Dr Mark A. Wainberg (1945-2017)
 
Chercheur chevronné, Institut Lady Davis

Directeur du Centre SIDA McGill
Professeur en médecine et en microbiologie et immunologie, l’Université McGill
 
 
Le Dr Wainberg était le récipiendaire de nombreuses distinctions honorifiques internationales et nationales, notamment de l’Ordre du Canada et de l’Ordre national du Québec, en reconnaissance de ses réalisations avant-gardistes, y compris pour le développement d’un médicament reconnu pour avoir sauvé des millions de vies à l’échelle mondiale.

Le Dr Wainberg n’était pas motivé seulement par son esprit scientifique curieux, mais aussi par sa passion et sa détermination d’aider les personnes infectées par le VIH et le SIDA et celles qui risquaient de l’être. Le sentiment d’urgence qu’il éprouvait était particulièrement évident lors des conférences internationales, où il n’hésitait pas à critiquer avec véhémence les gouvernements qui, selon lui, ne déployaient pas suffisamment d’efforts envers la prévention de cette infection et pour aider les personnes dans le besoin, particulièrement dans les pays en voie de développement.

En effet, le Dr Wainberg était tellement déterminé à jouer un rôle actif dans la lutte contre le SIDA, qu’en 1980, peu après que le spectre du SIDA soit devenue notoire à l’échelle mondiale, il a été le premier scientifique au Canada à concentrer ses travaux sur le VIH et à établir un laboratoire de bioconfinement aménagé pour ce type de recherche hautement spécialisée.

Il a également été parmi les premiers chercheurs au monde à cerner le problème de la résistance aux médicaments du VIH, et il a joué un rôle capital dans l’établissement de l’Association canadienne de recherche sur le VIH.

En 1989, cet engagement s’est traduit par l’apport clé du Dr Wainberg à la découverte du 3TC, aussi connu sous le nom de Lamivudine, un type de médicament antirétroviral qui est utilisé avec d’autres pour traiter les infections causées par le virus de l'immunodéficience humaine.

« Il s’agit d’une perte tragique, non seulement d’un chercheur de classe mondiale, mais d’un éminent collègue et d’un ami très cher », a déclare le Dr Lawrence Rosenberg, président-directeur général du CIUSSS Centre-Ouest Montréal. « Je ne connais pas d’autre scientifique ailleurs dans le monde qui a accompli autant et qui a consacré autant d’années à lutter contre le VIH et le SIDA. ».

« Mais, malgré tous les honneurs et les distinctions, Mark ne s’est jamais reposé sur ses lauriers. Il restait concentré sur ses travaux et déterminé à réaliser son rêve de découvrir un traitement contre la maladie qui avait emportée tant de vies. Il laisse un grand vide. »

« C’était un géant », ajoute le Dr Gerald Batist, directeur intérimaire de l’Institut Lady Davis. « Il y a un énorme vide dans nos cœurs, au sein de notre communauté de l’ILD et dans le monde scientifique du VIH. Le monde du VIH vient de perdre l’un de ses défenseurs les plus influents. »

Le Dr Wainberg était directeur de la recherche sur le VIH/SIDA à l’ILD, et directeur du Centre SIDA McGill, situé à l’HGJ. Il a également été directeur de l’ILD de 2000 à 2009.

Né à Montréal, le Dr Wainberg était professeur en médecine, microbiologie et immunologie et pédiatrie à l’université McGill. Il a obtenu un baccalauréat en sciences de l’université McGill et un doctorat de l’université Columbia, dans l’État de New York. Après avoir travaillé à l’école de médecine de la Hebrew University Hadassah, à Jérusalem, comme chercheur-boursier postdoctoral et chargé de cours, il a joint les rangs de l’ILD à titre de chercheur à temps plein, en 1974.

Le Dr Wainberg a été président de la Société internationale sur le sida de 1998 à 2000. Dans le cadre de ses fonctions, il a organisé le 13e Congrès international sur le sida, à Durban, en Afrique du Sud, en 2000. Il a également coprésidé la 16e Conférence internationale sur le SIDA (International AIDS Conference), à Toronto, en 2006, lors de laquelle il a publiquement mis le gouvernement canadien au défi d’appuyer les efforts mondiaux de lutte contre le SIDA.

« Maintenant que nous pouvons traiter le sida, note le Dr Wainberg en 2013, nous devons lutter contre une baisse croissante de la vigilance. Le fait que bien des gens vivent avec cette maladie depuis des décennies signifie en revanche que les médicaments nécessaires pour traiter les patients coûtent des milliards. Cette situation ne peut pas durer. Par conséquent, le besoin d’un traitement curatif est plus urgent que jamais. »

Parmi les nombreuses distinctions reçues par le Dr Wainberg, citons :

• Officier de l’Ordre du Canada;
• Officier de l’Ordre national du Québec;
• Chevalier de la Légion d’honneur en France;
• membre de la Société royale du Canada;
• membre honoraire du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada;
• intronisation au Temple de la renommée médicale canadienne;
• Prix d’excellence pour l’ensemble des réalisations de l’Association pour la microbiologie médicale et l’infectiologie Canada;
• récipiendaire du prix Killam en 2012, dans la catégorie des sciences de la santé, l’un des prix les plus prestigieux au Canada.
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