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Une intervention de santé mentale en ligne donne de l’espoir aux groupes vulnérables à la COVID-19
En plus d’être une cause de morbidité et de mortalité, la pandémie de COVID-19 a dévasté l’économie, engorgé le système de santé, bouleversé notre vie sociale, interrompu l’école et la garderie et forcé bien des gens à s’isoler pour une période indéterminée. La prestation des services de santé mentale, qui sont plus importants que jamais, pose problème au Canada et ailleurs dans le monde.

Une étude menée par le Dr Brett Thombs de l’Institut Lady Davis (ILD) à l’Hôpital général juif, et publiée dans Lancet Rheumatology, a fait l’évaluation d’une intervention élaborée de concert avec des personnes souffrant d’une maladie rare appelée sclérodermie, pour atténuer leur anxiété durant la pandémie. Le Dr Thombs et son équipe ont affecté aléatoirement 172 patients de 12 pays à un groupe de contrôle ou à des groupes de soutien et de formation par vidéoconférence, menés par des professionnels de la santé et des animateurs de groupes de patients. Les chercheurs ont constaté une légère diminution des symptômes anxieux et dépressifs des personnes visées par l’intervention à la fin du programme de quatre semaines, puis une nette amélioration six semaines plus tard.

« Bien avant que la COVID-19 n’ait généralisé la télésanté, nous avions fondé le Réseau d’intervention centré sur le patient sclérodermique (SPIN), qui offre un système de soutien international aux personnes souffrant de cette maladie », explique le Dr Thombs, chercheur principal à l’ILD, professeur au Département de psychiatrie de l’Université McGill et titulaire d’une chaire de recherche du Canada. « Nous nous sommes naturellement servis de cette plateforme pour veiller à la santé mentale des patients pendant la pandémie, en établissant un programme d’activités collectives pendant le confinement (SPIN-CHAT). Nous avons consulté
des patients partenaires pour mettre au point la bonne approche. Par la suite, des patients auxquels nous avions donné une formation sur l’animation de groupes de soutien ont dirigé ces groupes, aux côtés de professionnels de la santé. Il s’agissait donc d’une solution offerte aux patients par des patients. »

Les personnes atteintes de sclérodermie sont parmi les plus vulnérables à la COVID-19, parce que beaucoup d’entre elles ont des symptômes respiratoires graves, sont faibles et suivent un traitement immunosuppresseur. Par conséquent, elles doivent composer avec un profond sentiment d’isolement.

Violet Konrad de Sherbrooke, qui vit avec la sclérodermie depuis neuf ans, a animé deux groupes d’intervention. « Ce programme a donné à beaucoup de patients la volonté et les moyens de traverser la pandémie, explique-t-elle. Pendant une période de grande solitude, nous avons pu créer ensemble une communauté internationale où il faisait bon vivre. »

Louise Vidricaire de Baie-Saint-Paul, qui a participé au programme, a ajouté que « la peur a cédé la place à une soif d’en apprendre toujours plus ».

Selon l’étude, la santé mentale des participants continuait de s’améliorer après la fin du programme, ce qui porte à croire que les effets des nouvelles habiletés et du soutien social se font ressentir à long terme. Les chercheurs ont par conséquent conclu que les interventions multidimensionnelles comme SPIN-CHAT pouvaient répondre aux besoins en santé mentale des groupes vulnérables pendant la pandémie de COVID-19, même si quelques inconnues demeurent quant à leur efficacité.

« Nos conclusions concordent avec le fait que l’acquisition d’une capacité d’adaptation en santé mentale et sa mise à profit se produisent avec le temps, explique le Dr Thombs. Une intervention comme SPIN-CHAT donne aux participants les outils nécessaires pour surmonter les défis rencontrés pendant la pandémie. Nous espérons que notre approche pourra venir en aide à d’autres groupes vulnérables qui doivent composer avec un sentiment accru d’isolement et d’anxiété tandis qu’ils protègent leur santé physique en réduisant leurs risques d’exposition à la COVID-19. »

Le programme SPIN-CHAT, qui dure quatre semaines, comporte 12 séances. Les participants sont invités à prendre part à diverses activités : maintien des contacts, gestion des inquiétudes et du stress, relaxation, activité physique et soutien social. Bien qu’il ait été conçu pour les personnes atteintes de sclérodermie, le programme de base peut être adapté à d’autres populations vulnérables souffrant du stress et de l’isolement causés par la COVID-19.

Selon le Dr Thombs, « l’importance clinique de l’atténuation des symptômes attribuable à SPIN-CHAT reste incertaine, mais dans la crise actuelle, nous devons prendre les décisions touchant les services de soutien en nous fondant sur moins d’éléments probants que dans un contexte idéal. »

« Alors que la fin de la pandémie semble encore lointaine, la satisfaction des besoins en santé mentale de la population pose un défi de plus en plus important. La santé mentale des personnes vulnérables, y compris celles ayant un trouble médical, est particulièrement préoccupante. Les programmes multidimensionnels comme SPIN-CHAT sont des solutions intéressantes, parce qu’elles mobilisent relativement peu de ressources tout offrant des outils et du soutien à dix personnes à la fois », affirment les auteurs de l’étude.

Les médias sont priés d’adresser leurs demandes d’information ou d’entrevue avec le Dr Thombs à :

Tod Hoffman
Agent des communications en recherche
Institut Lady Davis
Tél. : 514 340-8222, poste 28661
Courriel : tod.hoffman@ladydavis.ca

Support research at the Lady Davis Institute - Jewish General Hospital